LE NOM DES LIEUX ET DES RUES DE LA CAPELLE - LEUR ORIGINE

Fontaine Royale

Source du LERZY, jaillissant au fond d'un puisard qui a été aménagé il y a quelques années dans la cour du garage DUPONT & Associés, ses eaux passent sous la RN 2, se dirigent vers la maison de retraite avant de se répandre dans la direction de LERZY, traversent le village et vont se jeter dans l'Oise.

Elle fournissait autrefois ses eaux aux fossés de la forteresse et alimentait un moulin (aujourd'hui disparu) situé au pied des remparts.

Un autre moulin, plus récent, mais dont l'activité a cessé est encore existant au bout de la rue dite "du MOULIN".

EHPAD VUIDET

M. Vuidet, ancien conducteur des travaux pour les chaussées du roi, laisse un legs important pour diverses oeuvres sociales en particulier pour la création d'un hospice qui a ouvert en 1877 (partie ancienne de la Maison de Retraite).

Le Chêne HENRI IV dit "Le Capellois"

Il se trouve au bord du chemin du centre équestre. Son âge est évalué à environ 500 ans. Sa circonférence à la base est de 5,25 m.

On pense qu'il a abrité HENRI IV lors de la reconnaissance qu'il fit de la forteresse de La Capelle qu'occupaient les Espagnols le lundi 24 mai 1594.

Rue de la Buse

Elle prend naissance rue du Docteur CLERCQ face à la rue MENNESSON et suit le tracé des anciens fossés de la forteresse. Elle est dominée par la butte du presbytère, ancien bastion le "ROYAL".

En art militaire, BUSE signifie une base de gabion. C'est la réunion d'un certain nombre de gabions, traversés et réunis par une perche afin de se protéger des tireurs. 

Ce bastion a subi de nombreux assauts.

Le mot "BUSE" était également employé pour désigner un canal amenant l'eau d'un bief de moulin à la roue. L'eau des fossés s'écoulait vers la rue de la Halle au blé pour alimenter le moulin.

Rue MENNESSON (Eugène)

Eugène MENNESSON, docteur en médecine et historien, est l'auteur de "Histoire de La Capelle" parue en 1865, source de référence très précieuse.

La petite rue en sens interdit part de la place de la Halle au blé et débouche rue du Docteur CLERCQ.

Place de la Demi-Lune

Elle doit son nom à l'emplacement d'une "demi-lune", ouvrage de fortification de forme triangulaire faisant partie du dehors d'une place forte pour couvrir la courtine et les bastions voisins.

La place fut modifiée vers 1950 lors de la reconstruction de La

Capelle, mais a conservé néanmoins sa forme triangulaire. Cette demi-lune se trouvait entre les bastions de "VENDOME" (à l'est, encore visible derrière l'église surplombant le cimetière) et le "DAUPHIN" (disparu à la suite du percement de la RN 2).

Rue Jules CARRIERE

Cette rue s'étend de la Place de la Gare à la ZAE.

Jules Carrière, banquier  à La Capelle en 1874, était bienfaiteur par nature. Il aimait prodiguer ses encouragements sous une forme anonyme. Il a contribué au financement des premières installations fixes de l'hippodrome de La Capelle et fut choisi en 

1874 parmi les fondateurs pour assumer les fonctions de trésorier (jusqu'en 1914). Financier avisé, il jouissait d'un grand renom dans la région.

En récompense de ses services, une épreuve de courses lui est consacrée chaque année.

Rue de la BASSE-BOULOGNE

Cette rue se situe entre la rue de la Halle au Blé et la rue de la Fontaine (lavoir).

Le "BOULOGNE" désigne des lieux marécageux. Cette partie de la ville (ancien bourg) était couverte de marécages.

Rue Édouard MAMBOUR

Ancien maire de La Capelle (1872), Edouard Mambour était notaire. . Cette rue relie la route d'Hirson à la rue Olivier Huille en passant devant le collège Pierre Sellier. 

Place et Rue de la Halle au blé

Le bourg de La Capelle s'étendait à l'ouest de la forteresse, au pied des remparts. Outre les habitations, le bourg comprenait une église, un cimetière, un moulin et une halle au blé.

Au 18ème siècle, la plupart des Capellois s'étaient adonnés à l'agriculture que l'humidité et la qualité du sol rendaient peu rémunératrice. C'est pour cette raison que la culture fut remplacée peu à peu par l'herbage.

Chaque semaine, les mardis et vendredis, se tenait "le marché au blé" et les marchands devaient acquitter au seigneur le "droit de HALAGE" (un sac par sol).

Le marché du vendredi était ouvert aux autres denrées.

La halle, l'église et le cimetière se trouvaient à l'emplacement de l'actuelle place de la halle au blé.

Rue Olivier HUILLE

Après la guerre de 1870, Monsieur HUILLE installe une filature, route d'Avesnes (actuellement la Brosserie "NESPOLI"). En 1912, un incendie ravage les bâtiments et fait disparaître l'activité de l'usine.

On doit aux legs de la famille DEHAUX-HUILLE : 

-  en 1919, une maternité, pour accomplissement d'un voeu, située près du laboratoire URIANE.

-  après 1918, la construction d'un orphelinat pour garçons (actuellement URIANE).

Il est permis de penser que la cité portant ce nom a été construite par Monsieur HUILLE pour y loger son personnel.

Cité LESLUIN-PROISY

En 1881, un ancien commerçant, Monsieur LESLUIN, en souvenir de sa fille unique morte à l'âge de 20 ans, offre au conseil municipal une somme de 30 000 F qu'il porte ensuite à 60 000 F pour la construction d'une nouvelle église (celle que nous voyons actuellement).

Les libéralités de la famille LESLUIN-PROISY ont permis également d'ouvrir un orphelinat de jeunes filles tenu

par les soeurs de Sainte Chrétienne (la Maison Familiale côté RN2) et d'une crèche (en 1910) actuellement la maison située place du Docteur MAHY.

Cette crèche qui avait cessé son activité fut incendiée en 1940.

Il semble que les dons de la famille LESLUIN-PROISY se sont étendus à la construction de la cité qui porte ce nom.

Rue du Général DEBENEY

Elle est située RD 1029, anciennement route de GUISE.

Le Général Debeney commandait le front de la 1ère Armée (1914-1918) et fut vainqueur de Montdidier, Saint-Quentin, de la 2ème bataille de Guise, libérateur de la Thiérache.

Venant de son Q.G. installé au presbytère de Homblières, il a établi son Q.G. à La Capelle durant une période de 6 jours après la signature de l'Armistice. Il a participé à l'inauguration de la Pierre d'Haudroy le 11 Novembre 1925.

Rue des Poilus de VERDUN

La rue va de la Place de la Demi-Lune jusqu'à la Place du Docteur MAHY .

Le nom rend hommage aux soldats de la guerre 1914-1918 dont beaucoup se laissèrent pousser la barbe probablement pour des raisons de commodité. On les appelait alors "Les Poilus".

Rue de l'ARMISTICE

Anciennement "route d'Hirson".

Route par laquelle le soir du 7 Novembre 1918, les plénipotentiaires allemands, le Secrétaire d'État Erzberger, le Général Von Winterfeld, venant de la frontière Belge, arrivèrent à la Villa de Monsieur Pasques, gendre de Monsieur Panhard, constructeur d'automobiles, pour y rencontrer Monsieur le

Comte de Bourbon-Busset, chef du 2ème Bureau de l'armée Débeney, et demandèrent à être conduits auprès du Maréchal Foch dont le Q.G. se trouvait à Rethondes, en vue d'une demande d'Armistice. La Villa Pasques est propriété de la ville de La Capelle et abrite le musée et le siège de la Communauté de Communes de la Thiérache du Centre.

Rue Marie STUART

Petite rue allant de la place de la Halle au blé jusqu'à la RN2.

Marie STUART est-elle passée à La Capelle ? On ne peut l'affirmer, mais son beau-père Henri II y est passé en venant de Sedan et se rendant en Hainaut, probablement au Cateau-Cambraisis où il signa avec Philippe II d'Espagne le 3 Avril 1559, la paix qui mettait fin aux guerres d'Italie et donnait à la France les trois Évêchés, Metz, Toul et Verdun. Blessé dans un tournoi le 3 Avril 1559 par Montgomery, Capitaine de la garde Écossaise, Henri II mourait peu après. François II montait sur le trône avec sa femme Marie STUART, nièce des Guise, mais il mourait l'année suivante, le 5 Décembre 1560.

Il est permis de croire que les Capellois ont voulu honorer la mémoire d'Henri II et en même temps plaire à leur reine, en donnant le nom de Marie STUART à la petite rue parallèle à leur rue principale de l'époque, la rue Valentine SOUFFLET.

Marie STUART possédait également la forêt du Nouvion. Peut-être est-elle passée à La Capelle en se rendant au Nouvion (rue ancienne).

Rue Alfred BEVIERRE

Cette rue s'étend de la RN2 (Rue du Général de Gaulle) à la rue Édouard MAMBOUR.

Né à La Flamengrie, agent S.N.C.F., lieutenant F.T.P. (Franc - Tireur et Partisan), Alfred Bevierre est arrêté le 11 Août 1944, sur dénonciation, et incarcéré à la prison de Saint Quentin. Torturé, il est abattu dans la campagne par les "S.S." avec 15 autres détenus dans la nuit du 28 au 29 Août 1944.

Rue du Docteur Charles CLERCQ

Elle va de la RN 2 jusqu'à la rue du Général Debeney.

Accusé par la Gestapo d'avoir soigné des résistants, le Docteur Clercq est déporté à Buchenwald où il est emporté par la maladie.

Rue Valentine SOUFFLET

Cette rue va de la RN 2 jusqu'à la place de la Halle au blé, ancienne rue Mariage, rue de la Poste ou rue de la Halle.

Valentine Soufflet est entrée au service du Docteur Claude MAIRESSE (fils du Docteur MAIRESSE de La Capelle) à Saint-Quentin, en janvier 1942.

Après l'arrestation de ce dernier, elle préfère se laisser emmener plutôt que de dévoiler où il se cachait. Après quatre mois de prison à Fresnes, elle est déportée à Ravensbruck, Torgau, Koenigsberg sur Oder, où elle décède de maladie et d'épuisement le 24 mars 1945.

Place du Docteur MAHY

Place où se trouvait l'arbre de la liberté, au carrefour formé par la rue Édouard Mambour et la rue des Poilus de Verdun.

Le Docteur Mahy était issu d'une vieille famille de Clairfontaine. Depuis Noël 1942, il secondait le Docteur MAIRESSE dont il épouse la fille cadette. Accusé de complicité avec la résistance, il est arrêté et incarcéré à la prison de Saint-Quentin, puis au camp de prisonniers de Compiègne où il est tué au cours du bombardement sur la voie ferrée le 9 Août 1944.

Monsieur Yves MAIRESSE, fils cadet du Docteur MAIRESSE, Maire de La Capelle de 1932 à 1940, Conseiller Général, a recueilli et publié les notes rédigées par son père sous le titre "Les martyrs Capellois". Il en a tiré quelques exemplaires dont sont extraits et résumés ces renseignements concernant les noms des rues attribués à ces martyrs.

Rue Gérard ROUSSE

Elle va de la RN2 vers le stade. Gérard Rousse a perdu la vie en 1957 lors de la guerre d'Algérie.