LA VILLA PASQUES

Les plénipotentiaires allemands furent accueillis le 7 novembre 1918 dans cette maison devenue un lieu de mémoire sur la route de l'Armistice

Le 7 novembre 1918 dans la matinée à La Capelle, le Commandant François de Bourbon-Busset de l'état-major de la 1re Armée française (général Debeney) investit l'ancienne Kommandantur de la petite ville à peine libérée. La « Villa Pasques » est une grande maison cossue, bâtie en 1900 de briques et de parements de pierres blanches et baptisée du nom de son propriétaire, Georges Pasques.

Le Commandant de Bourbon-Busset doit « y accueillir » la délégation allemande de l'armistice. À 20 heures passées, drapeau blanc sur le marchepied, trois Mercedes-Benz se présentent devant les lignes françaises, au lieu-dit « Haudroy », sur la route de La Flamengrie tandis que l'ordre de sonner « le cessez-le-feu » est donné au caporal-clairon Pierre Sellier. 

Dix minutes plus tard, le convoi s'ébranle en direction de la Villa Pasques,

Le perron de la Villa est à peine éclairé. Le secrétaire d'État Erzberger, l'ambassadeur comte Oberndorff, le général von Winterfeldt, le capitaine de vaisseau Vanselow, les capitaines von Helldorff et Geiger sont introduits dans le grand salon.

Le commandant de Bourbon-Busset leur apprend qu'il doit les conduire auprès du maréchal Foch, sans leur révéler l'endroit de leur rencontre. L'entrevue dure une heure au cours de laquelle sont réglés des détails du voyage dans cinq voitures françaises. Direction : Homblières près de Saint-Quentin et le quartier-général du général Debeney où le convoi arrive  à une heure du matin le 8 novembre 1918.

La municipalité de La Capelle et le Conseil Départemental de l'Aisne ont transformé le rez-de-chaussée de la Villa Pasques en un lieu de mémoire en 2008. Une scénographie pédagogique est déployée dans les deux pièces restaurées. Dans le grand miroir d'entrée se reflètent en permanence les silhouettes des protagonistes. Des panneaux expliquent ce qui s'est passé le 7 novembre 1918, le premier acte de l'Armistice, l'occupation allemande de La Capelle et l'histoire de « la Pierre d'Haudroy », le monument commémoratif érigé en 1925, dynamité en 1940 et reconstruit huit ans plus tard.

Dans la grande salle de la Villa Pasques, treize « tables de la mémoire » relatent la chronique des relations franco-allemande depuis 1918 jusqu'au traité de l'Élysée de 1963, tandis qu'à l'extérieur dans la cour flottent trois drapeaux blancs de la paix.

Pour visiter le rez-de-chaussée de la Villa Pasques (13 rue de l'Armistice à La Capelle) se renseigner d'abord auprès de la mairie de La Capelle au 03 23 97 52 00.